10 décembre 2015 - Aperçu de la conférence de Daniel Poliquin

Publié le jeudi 10 décembre 2015

L’auteur et traducteur Daniel Poliquin était l’invité du deuxième Rendez-vous du CRCCF de l’année, qui a eu lieu le 3 décembre 2015. Il nous a parlé avec humour et perspicacité de l’expérience que fut pour lui la traduction de l’ouvrage Champlain’s Dream (Simon and Schuster, 2008) de l’historien américain David Hackett Fischer, publié en français sous le titre Le Rêve de Champlain, aux Éditions du Boréal en 2011. Le travail de l’historien Hackett Fischer et surtout le sujet, Champlain, celui qui a nommé une partie de l’Amérique, ont été les raisons qui lui ont fait embrasser ce projet. Il a d’abord beaucoup lu sur le Canada des XVIIe et XVIIIe siècles, dont l’œuvre de Marie de l’Incarnation et les Relations des jésuites, constatant notre état d’amnésie sur cette période de notre histoire. Il note « l’idée de précarité » qui se dégage de ces textes et qui marque encore nos « gènes intellectuels ». Hackett Fisher lui a fait redécouvrir Champlain, notamment, Champlain, premier maire de Québec, Champlain fasciné par le savoir des nations indiennes, leurs savoirs nautique et géographique, leur sens du commerce. Daniel Poliquin mesure l’altruisme de Champlain à l’aune des ressources dont il disposait, n’ayant pas le choix de parlementer; diplomate, une sorte de Talleyrand, plus intéressé par le commerce que par la guerre. En expliquant avoir commencé sa traduction par les appendices, Daniel Poliquin nous a livré des réflexions sur le « terme juste » dans la langue française en usage en France « qui n’est pas tout à fait notre langue », le « terme juste » étant peu employé ici, sans que cela ne soit pour autant une carence; constat d’un fait qui découle de notre histoire particulière. Parmi les embûches qu’il a rencontrées, la terminologie maritime a été l’une des plus terribles, et il ne serait pas parvenu à les surmonter sans l’aide de spécialistes à qui il a rendu hommage. À titre d’exemple, comment peut-on traduire l’expression « head of navigation »? On lui a suggéré l’« amont ultime »! En foi de quoi Daniel Poliquin réaffirme qu’« il n’est pas de traduction qui ne soit pas une œuvre collective ».

Page : http://arts.uottawa.ca/crccf/nouvelles/3-decembre-2015-conference-daniel-poliquin

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