Un lapin fluorescent, est-ce de l’art ? Depuis une vingtaine d’années émerge un courant artistique dont les biotechnologies sont le moyen et le point d’ancrage esthétique. L’étude du « bioart » pointe en négatif une compréhension romantique et exclusive de ce qu’est l’œuvre d’art. Elle révèle, en positif, que l’utilisation des biotechnologies, media de création - au même titre que les matières picturales -, change le mode d’existence de l’œuvre d’art et la manière dont celle-ci nous apparaît. Car, l’aura des bioartefacts est ancrée dans leur phénoménalité si particulière et est responsable de la transmission du sens. C’est un effet de présence qui fait prendre conscience, notamment, des virtualités et des menaces de la technoscience. Qu’apprend-on sur notre époque quand le message des œuvres se rabat sur la manière dont il est produit ? Interprétant le sens des biotechnologies, actualisant le mythe de la créature artificielle, proposant des modèles anti-spécistes de communication, les œuvres de bioart reflètent l’influence de la cybernétique dans l’organisation du monde occidental.
Date : Le lundi 26 février
Heure : 14 h 30
Endroit : LRR114
Teva Flaman est théoricien de l’art. Ses recherches portent sur les enjeux esthétiques de la rencontre entre l'art et les (bio)technologies. Il développe une approche des conditions matérielles de transmission du sens en art: la médiologie de l'art. Auteur (Archée, Esse, Inter, Etc. Media), Teva Flaman édite également les textes d'Eduardo Kac.